Je regarde le fouillis des voies, traverses, aiguilles,
ballast nu, minéral et hostile:
chemin de fer.
Le soleil étincelle sur l'acier poli
par tant
de passages de roues,
vacarme des essieux, grincement des bogies;
et le silence d'après.

Les voies mènent.
Partir.

Et là, au bout des rails,
je vois la mer scintiller au couchant
des voiles filent au vent
droit là-bas,
droit devant
vers l'horizon...

La mer?

La mer est grise
la mer est bleue
la crête des vagues
semble des nuages
posés sur l'eau
et parfois
elle s'enflamme,
et brûle
et le soleil s'y noie:
le ciel est dans la mer.

Des stratus
dans le grand ciel d'été
en vaguelettes blanches
et au couchant
quelques nuages pommelés
d'autres s'étirent
comme le tissus des filets
usés:
alors je vois la mer
dans le ciel
de tes yeux
toi vers qui je viens
en train;
et je déraille...