Écrire, c'est se plagier; un peu comme recopier mot à mot le livre qui est écrit en soi. Encore faut-il savoir le lire. Tout est prêt avant. Que serait le mineur si la veine de charbon n'existait pas avant? Le crayon est le pic et il suffit de se laisser guider. Avec ma petite lampe frontale, j'essaye de m'y retrouver, au milieu de mes méandres car revenir en arrière, c'est aussi avancer.

Il y a un amont et un aval. L'écriture est un petit ruisseau qui fraye son chemin d'ombre et de lumière, entre cailloux, racines, bancs de sable et toutes sortes de barrages, d'écluses et de retenues. Tant bien que mal, ce ruisseau arrive à son terme et se jette dans la mer qui l'engloutit avec le mot fin.

Ecrire comme un volcan, comme un chat qui dort, comme un jour de pluie, comme un crépuscule, comme une gare un jour de grand départ, comme un cheval au galop, comme une paupière fermée, comme le sourire d'un ange, qu'importe, mais écrire!!!

C'est aussi se donner du temps, s'extraire du temps des autres. Regarder la petite bougie qui vacille en soi. Il y a de la méditation avec son nécessaire lâcher-prise. Suivre le fil de sa pensée, sans entrave ni brusquerie: c'est si fragile, une pensée! Un mot de trop et pfuittt la voilà partie hors de portée.
Je ne sais pas raccommoder.

Ecrire, c'est envoyer une pensée au loin...