(J’ai participé la semaine dernière à un salon du livre, où je me suis copieusement emmerdé…)

Salon du livre. Oui, le livre est lui aussi comme au salon, affalé sur son canapé. Le repas, trop lourd, trop arrosé, passe difficilement. Peu à peu, la somnolence devient torpeur, engourdissement. Et le sommeil rampant, insidieux, pesant, inévitable. Immobile, couverture close, le voilà qui s’endort et commence à ronfler, et commence à rêver. Sa respiration sifflante envahit le salon, fait trembler les vitres, tressaillir les tentures. Il croit entendre des ouragans, rugir des tempêtes, des volcans qui fument et qui crachent leur fureur, des trains qui passent. Au plus fort du séisme, il devine (comment peut-on venir me déranger ainsi en plein sommeil?) un raclement de gorge puis une voix: << et celui-ci, c'est combien, s'il vous plait?>>.