Il se peut que l’arbre se penche
Au dessus du chemin
Pour donner son ombre
Au passant fatigué;
Rendez-lui hommage:
Arrêtez-vous.
Remerciez sa grâce
Sa courbe dans l’espace
Et jurez de penser à lui
Samedi prochain
Sur le parking du supermarché.

Il se peut aussi
Qu’il se penche pour regarder
Dans le décolleté des filles;
Mieux voir cette corbeille de fruits
Mûrs, doux et lisses
Charnus et chauds
Qu’un soleil de mai Illumine au plus profond
De la gorge.

Il se peut aussi qu’il penche
De vieillesse.
Plus tard, le vent le couchera.
Adieu promeneurs,
Adieu jolies filles.

Quand l’hiver est là,
Qu’il est bon de tendre les mains
Vers l’âtre
Où rougeoient
Les souvenirs
De l’arbre…