L'aube incertaine (première partie)
Il fallait bien que l'aube soit incertaine: est-on jamais sûr du jour qui advient, de ce qui fera qu'au soir on pourra dire "ce fut une belle journée" ou "j'aimerais tant pouvoir tout oublier"? Alors oui, l'aube de ce jour était incertaine.
Les arbres balançaient leurs bras dans le ciel car le vent qui avait soufflé toute la nuit commençait seulement à faiblir. De loin en loin, on entendait quelques mouettes crier et, la marée étant basse à cette heure, on n'entendait plus les vagues se briser sur l'éperon rocheux où je me tenais. Seulement le chant si particulier le l'air qui fraye son chemin dans la foule des aiguilles des pins maritimes. Les troncs flexueux oscillaient lentement au gré des bourrasques qui s'espaçaient au fur et à mesure que l'obscurité cédait du terrain.
J'avais passé la nuit là comme souvent, adossé contre l'un d'eux, à regarder les eaux noires refluer peu à peu, à écouter les hurlements du vent, le choc de la houle s'écrasant au pied de l'escarpement. Parfois, des embruns montaient jusqu'à moi et j'aimais cette humidité salée qui venait alors gifler mon visage. Et puis, il y avait aussi l'odeur enivrante de térébenthine qu'exhalait l'écorce crevassée des arbres. Le sol sableux était recouvert d'un tapis d'aiguilles rouges, ce qui rendait l'endroit relativement confortable, d'autant qu'à force de recevoir l'assaut de tant de tempêtes, les pins étaient à leur base suffisamment inclinés pour former de véritables dossiers.
Enroulé dans une épaisse couverture de laine, je n'avais pas vu passer les heures...
Les arbres balançaient leurs bras dans le ciel car le vent qui avait soufflé toute la nuit commençait seulement à faiblir. De loin en loin, on entendait quelques mouettes crier et, la marée étant basse à cette heure, on n'entendait plus les vagues se briser sur l'éperon rocheux où je me tenais. Seulement le chant si particulier le l'air qui fraye son chemin dans la foule des aiguilles des pins maritimes. Les troncs flexueux oscillaient lentement au gré des bourrasques qui s'espaçaient au fur et à mesure que l'obscurité cédait du terrain.
J'avais passé la nuit là comme souvent, adossé contre l'un d'eux, à regarder les eaux noires refluer peu à peu, à écouter les hurlements du vent, le choc de la houle s'écrasant au pied de l'escarpement. Parfois, des embruns montaient jusqu'à moi et j'aimais cette humidité salée qui venait alors gifler mon visage. Et puis, il y avait aussi l'odeur enivrante de térébenthine qu'exhalait l'écorce crevassée des arbres. Le sol sableux était recouvert d'un tapis d'aiguilles rouges, ce qui rendait l'endroit relativement confortable, d'autant qu'à force de recevoir l'assaut de tant de tempêtes, les pins étaient à leur base suffisamment inclinés pour former de véritables dossiers.
Enroulé dans une épaisse couverture de laine, je n'avais pas vu passer les heures...
Imprimer | Commenter | Articlé publié par François Boussereau le 15 Mai 17 |