Le soir tombe sur le pavé humide de la ville. Des arbres dénudés bordent la chaussée. Des voitures passent en faisant un bruit mouillé.
Un vent mauvais s'insinue dans le col de mon pardessus effiloché. J'ai froid aux pieds. J'ai faim. La gare n'est pas loin. Je vais pouvoir gratter quelques sous, manger. Je m'installe dans un coin. 
Je tends la main.
Qu'il est loin le bonheur
Quand on n'attend personne.
Que c'est triste l'automne,
Un couteau dans le coeur.
Ça fera une ligne
Demain dans le journal
Une mort si bénigne
C'est tellement banal.