Le chemin blanc, c'est celui qu'on emprunte à pas feutrés, ou bien hésitants, ou encore gaillards. Il est là, devant nous, tout droit ou sinueux et ne nous dit pas où il va, où il mène.
C'est comme une page qui nous invite à écrire, mais qui ne nous dit pas quoi. Il suffit alors de prendre un crayon et de se laisser aller: quelque chose va nous guider la main et on ne sait pas ce que c'est.
Sur le chemin blanc, certains ont des galoches ou des sabots, d'autres des escarpins, des chaussons de danse ou vont tout simplement nu pied. On s'y traîne, on court, on danse, on s'arrête pour reprendre son souffle. On s'y couche, on y dort, on y enfante.
Pour les uns, il semble si long, tandis que d'autres sont surpris de sa brièveté. Mais pour tous, arrivés au bord de la falaise, il ne reste qu'un pas à faire avant le grand saut. Et là encore, on en voit qui retardent l'instant fatal, regardent désespérément en arrière, tandis que d'autres, plus rares, semblent avoir hâte de découvrir ce qu'il y a après et se jettent en riant, dans un dernier cri d'amour...