Le livre de la vie
s'écrit au jour-le-jour :
hier, déjà perdu,
demain est incertain.
Page blanche au matin,
page noircie le soir.
Écriture soignée
ou toute ébouriffée,
premier jet, sans rature
ou tarabiscotée.
Et puis, sans prévenir,
à l'instant saugrenu
où l'on croit pouvoir dire :
demain, je fais ceci,
demain, je fais cela,
la page reste vide.
Le livre se referme
et va rejoindre ceux
qui par millions s'entassent
dessus les étagères
de l'armoire aux secrets
des vies incognito.
Quelques uns s'en échappent,
ont une vie après,
qui servent de modèle
dont parfois on s'inspire.
C'est leur deuxième chance
avant de retomber
dans l'anonymat de
ceux qu'ils avaient quittés.