Le miroir (fin).
Le miroir ne m'avait rien annoncé, je n'avais entendu aucun bruit. Une voix douce me chuchota dans l'oreille: "ne te retourne pas. Ne cherche pas à comprendre ce qui se passe en ce moment. Il te suffit d'avoir confiance en moi. Saches simplement que je suis celle qui habite ici depuis tant d'années que les gens du village, même les plus anciens, ne se souviennent pas de moi. Et pourtant, je suis jeune, je suis belle. Pour te dire ça, le miroir m'est inutile car je me connais suffisamment et je n'ai pas besoin de me regarder pour me reconnaître. Tu vois, il n'y a plus de feu dans la cheminée depuis des lustres, les fenêtres sont brisées, mais le sol est bon, pas de trace d'humidité, les murs sont solides, et le toit, malgré la vigne vierge, est sain..."
Plus cette voix me parlait, plus j'éprouvais une forme de bien-être: je tombais littéralement amoureux de cette voix. Mes yeux se détachèrent lentement du miroir et commencèrent à véritablement voir la pièce, la maison et peut-être même aussi l'histoire de cette maison. Après cette pause, la voix reprit: "ne te retourne pas, tu ne me verras pas avec tes yeux, mais avec ton coeur car je suis l'âme de cette maison. Tu as su m'écouter sans crainte jusqu'au bout. Alors, je te le dis avec bienveillance: ce miroir que tu tiens n'est pas un miroir. Regarde bien: ce n'est que le reflet de ce que tu es. Tu vois ces pierres vertes: ce sont tes yeux quand ils voient. Je vais m'effacer maintenant. Je vais retirer ma main. Tu m'as écouté et tu n'as pas eu peur, et tu n'as pas douté. Alors voilà, si tu le veux, je te la donne: cette maison est à toi...
Plus cette voix me parlait, plus j'éprouvais une forme de bien-être: je tombais littéralement amoureux de cette voix. Mes yeux se détachèrent lentement du miroir et commencèrent à véritablement voir la pièce, la maison et peut-être même aussi l'histoire de cette maison. Après cette pause, la voix reprit: "ne te retourne pas, tu ne me verras pas avec tes yeux, mais avec ton coeur car je suis l'âme de cette maison. Tu as su m'écouter sans crainte jusqu'au bout. Alors, je te le dis avec bienveillance: ce miroir que tu tiens n'est pas un miroir. Regarde bien: ce n'est que le reflet de ce que tu es. Tu vois ces pierres vertes: ce sont tes yeux quand ils voient. Je vais m'effacer maintenant. Je vais retirer ma main. Tu m'as écouté et tu n'as pas eu peur, et tu n'as pas douté. Alors voilà, si tu le veux, je te la donne: cette maison est à toi...
Imprimer | Commenter | Articlé publié par François Boussereau le 28 Avr. 17 |