Les orages d'altitude
Je ne sais si en termes de météorologie cela a un sens, mais je veux parler de ce que j'appelle les orages d'altitude.
Ils semblent se former à l'horizon et se chargent de lourds nuages noirs-violets. Ils progressent très lentement sans que l'on voie le moindre éclair, mais dont on entend sans discontinuer les grondements. On dirait qu'ils se nourrissent d'eux-mêmes, qu'ils font ça entre eux sans se soucier d'un dénouement qui apaiserait les tensions électriques.
Ça peut durer une demi-heure ou une heure sans qu'on perçoive la moindre évolution. Sauf l'inexorable et menaçante avancée. C'est comme une menace contenue et donc plus terrifiante encore. Je pense alors à un volcan sous pression sur le point de se réveiller pour de bon. Puis soudain, sans qu'aucun signe visible ne laisse rien prévoir, deux scénarios sont possibles: soit les nuages se disloquent, se taisent en quelque sorte, et laissent apparaître à nouveau le soleil (mais pour combien de temps encore), soit un éclair plus fort que les autres parvient à briser cette masse grise, frappe la terre et entraîne avec lui un déluge d'eau et de grêle. La nature, prise au piège de cette violence enfin libérée ne sait que faire sinon le dos rond. Si elle savait, peut-être même qu'elle prierait le bon Dieu pour que ça s'arrête.
D'ailleurs bon Dieu ou pas, ça finit toujours par s'arrêter.
Cette scène n'est pas anodine pour les enfants: parfois, les parents sont comme ces orages.
Ils semblent se former à l'horizon et se chargent de lourds nuages noirs-violets. Ils progressent très lentement sans que l'on voie le moindre éclair, mais dont on entend sans discontinuer les grondements. On dirait qu'ils se nourrissent d'eux-mêmes, qu'ils font ça entre eux sans se soucier d'un dénouement qui apaiserait les tensions électriques.
Ça peut durer une demi-heure ou une heure sans qu'on perçoive la moindre évolution. Sauf l'inexorable et menaçante avancée. C'est comme une menace contenue et donc plus terrifiante encore. Je pense alors à un volcan sous pression sur le point de se réveiller pour de bon. Puis soudain, sans qu'aucun signe visible ne laisse rien prévoir, deux scénarios sont possibles: soit les nuages se disloquent, se taisent en quelque sorte, et laissent apparaître à nouveau le soleil (mais pour combien de temps encore), soit un éclair plus fort que les autres parvient à briser cette masse grise, frappe la terre et entraîne avec lui un déluge d'eau et de grêle. La nature, prise au piège de cette violence enfin libérée ne sait que faire sinon le dos rond. Si elle savait, peut-être même qu'elle prierait le bon Dieu pour que ça s'arrête.
D'ailleurs bon Dieu ou pas, ça finit toujours par s'arrêter.
Cette scène n'est pas anodine pour les enfants: parfois, les parents sont comme ces orages.
Imprimer | Commenter | Articlé publié par François Boussereau le 02 Jui. 18 |