Bonjour à vous tous,
aujourd’hui, je reviens. Je n’ai fait qu’un petit détour et me voici à nouveau parmi vous.
J’étais partie de l’autre côté, le temps de me reposer, de recharger mes batteries, de faire le point (ce sont vos mots, n’est-ce pas?).
En fait, je n’étais pas bien loin de vous mais, maintenant que j’ai mon nouveau statut, je peux sans crainte revenir vous côtoyer. Certes, ce ne sera plus jamais comme avant et, de ce point de vue, c’est vrai que la mort sépare. Pourtant, c’est bien plus subtil que ça. Ma nouvelle présence parmi vous ne ressemble pas à celle d’avant.
Avant, vous pouviez me voir, me toucher. Nous pouvions manger ensemble, avoir des projets communs, faire des trucs, comme on disait, alors que maintenant, c’est la pensée, l’image, le souvenir qui ont pris la relève. Charnellement, vous ne me manquez pas depuis que j’ai déposé mon corps. Je l’ai rendu à la terre et vous avez fait, je le sais, ce qu’il fallait après. Il fallait que je le rende: je l’avais trop abîmé. Par inadvertance j’ai dépassé ce qu’il était capable de supporter, et sans avoir le temps de m’en rendre compte, je l’ai cassé.
Mais c’est fini maintenant. Cette phase matérielle terminée, j’entame avec joie l’autre face de la vie. Je vous rends visite même quand vous ne me voyez pas. Je perçois vos pensées, je suis sensible à ce que vous ressentez. Là réside ma joie: savoir que vous êtes encore avec moi car je vous aime toujours. Et je suis triste lorsque vous êtes tristes à cause de moi, de mon absence, comme vous dites. Mais voilà qu'au contraire, je ne suis pas absente: je suis dorénavant éternellement présente à vos côtés.
Alors voici mon message, le seul qui compte ou qui devrait compter pour vous désormais: soyez joyeux, heureux, même sans moi. Mon rôle auprès de vous est de vous accompagner vers cette joie permanente.
Je vous aine, infiniment.
Votre fille, grande et petite sœur, amie, compagne, inconnue…