Un souffle, rien qu'un souffle. Venu de l'océan, du désert comme de la montagne. Peut-être même du passé, ou d'un rêve: la forêt sait si bien filtrer l'air qu'elle pourrait lui donner un nom, un caractère.
La paupière close frémit, l'esquisse d'un sourire se dessine sur la joue. Un léger soupir, à peine un murmure.
Par la fenêtre entrebâillée, le vent du dehors a soufflé dans la chambre et fait tressaillir le rideau. Le chat de la maison s'est glissé dans l'ouverture et a sauté sur le lit. Celle qui dormait dort encore. Elle a juste fait la place, a sorti le bras et enfoncé les doigts dans la chaude fourrure qui s'offrait à elle. Le chat s'est mis à ronronner, mais si faiblement qu'on penserait qu'il ne voulait pas la réveiller.
Ainsi passe la nuit, comme on verrait passer sans bruit, au loin, posé sur l'horizon, un grand voilier blanc.